DPE : quel impact sur le prix des biens en vente ?
À compter de cette année, les passoires thermiques vont être progressivement interdites à la location. Depuis, on assiste à un afflux de biens énergivores sur le marché immobilier. Néanmoins, on constate qu'ils subissent une décote en plus d'être négocié par les acheteurs.
DPE : un critère de valorisation du bien
La lutte contre les passoires thermiques bat son plein depuis la loi Climat et résilience : gel des loyers et interdiction progressive de louer des logements énergivores. En outre, les propriétaires d'un logement en monopropriété, dont le DPE est classé F ou G, doivent réaliser un audit énergétique depuis le 1er avril 2023. Dans ce contexte, certains propriétaires réalisent des travaux de rénovation, quand d'autres préfèrent vendre leur bien.
Résultat ? On retrouve sur le marché un stock de passoires thermiques à la vente. De fait, les acheteurs en ont fait un des critères de sélection et de négociation. En effet, 90% des acheteurs préfèrent sélectionner des biens à la vente avec un bon DPE et 40% considèrent que le DPE est un levier de négociation. Quant aux vendeurs, ils sont plus enclins à baisser leur prix plutôt que de réaliser les travaux.
En outre, selon Meilleurs Agents, le prix des passoires thermiques augmente deux fois moins vite que le prix des autres biens. Depuis juillet 2021, le prix des logements énergivores a augmenté de 3,7% en moyenne contre 7% pour les logements mieux classés.
DPE : une décote entre 2% et 19% selon les logements
Entre négociation et baisse de prix des vendeurs, les biens avec un mauvais DPE arrivent sur le marché avec une décote appliquée. Ainsi, il est constaté que le prix de vente est 3,9% moins cher qu'un bien équivalent avec une meilleure étiquette énergétique. Quant à la marge de négociation, elle est en moyenne de 5,6%.
Ce constat est confirmé par une étude réalisée par les Notaires de France. En effet, elle met en évidence l'impact du DPE sur la valeur d'un bien. Ainsi, d'après cette étude, les passoires thermiques se vendent entre 2% et 19% moins cher que les biens classés D. Mais ce sont les maisons individuelles qui subissent une décote plus importante ; entre 3% et 19% contre 2% et 11% pour les appartements.
À l'inverse, les biens classés A et B voient leur valeur augmentée de 6 à 14% pour les maisons et de 3% à 16% pour les appartements. On assiste bien à un marché immobilier à deux vitesses.
Le DPE : une décote qui varie selon les villes de France
L'impact du DPE sur la valeur d'un logement dépend aussi de la ville. On constate ainsi que Paris reste épargnée par ce phénomène de dépréciation. Cela s'explique notamment par un marché immobilier très tendu. En outre, les biens anciens ont des performances énergétiques similaires.
De même, les métropoles du sud comme Marseille ou Nice subissent une décote plus mesurée que dans les villes du Nord.
L'Étude des Notaires de France donne également les chiffres suivants :
- En région Nouvelle-Aquitaine : la décote sur les biens classés F et G peut atteindre 11%, alors qu'un bien avec un bon DPE peut être vendu 10% plus cher.
- En région Occitane : les appartements classés F et G subissent une décote de 5% et ceux classés A et B sont vendus 16% plus cher en moyenne.
- En région Grand Est : les logements classés F et G se vendent en moyenne 14% moins que les maisons anciennes classées A et B se vendent vendent 14% plus cher.
En résumé, le DPE impacte bien le prix d'un bien, selon les villes et les régions. Aussi, pour connaître la valeur de votre logement, faire appel à un professionnel de l'immobilier s'avère indispensable. En plus de vous donner un prix juste, il saura vous conseiller sur l'intérêt ou on de réaliser des travaux de rénovation pour vendre votre logement.